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Une partie de la gauche semble s'élever avec vigueur contre les positions héritées des Lumières : le rationalisme, le progressisme et l'universalisme. Selon l'auteure, une telle rupture idéologique avec l'héritage du XVIIIe siècle conduirait à un recul de l'émancipation qui fait le jeu des conservateurs.
Stéphanie Roza est chargée de recherches au CNRS, spécialiste des Lumières et de la Révolution française. Ses recherches actuelles portent sur l'héritage du XVIIIe siècle français dans le monde contemporain. Elle a publié Comment l'utopie est devenue un programme politique. Du roman à la Révolution (Classiques Garnier, 2015). À paraître : Lumières de la gauche (Éditions de la Sorbonne).
La Gauche contre les lumières ?
Depuis plusieurs années déjà s'élèvent des critiques d'une radicalité inouïe contre le coeur même de l'héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l'universalisme.
Ces critiques se revendiquent de l'émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche.
Mais s'inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l'émergence des mouvements socialiste, communiste ou anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières « bourgeoises » ?
Il est malheureusement à craindre que non.
Une partie de la gauche est-elle dès lors en train de se renier elle-même ?