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Partant du principe que l'amélioration progressive de la condition féminine résulte plutôt de l'enrichissement et du progrès technique de la société que des luttes sociales, l'autrice alerte sur les risques de régression des droits des femmes en corrélation avec la crise environnementale contemporaine.
Ce livre part d'un constat simple, qui se présente comme une énigme : bien que parfaitement justifiées et nécessaires, les luttes pour l'émancipation des femmes sont pour la plupart restées sans conséquences. À l'inverse de conquêtes sociales résultant clairement de mobilisations diverses, l'évolution du statut des femmes dans la société n'a fait suite à aucune grève, aucune manifestation d'ampleur, aucun blocage. Et cependant nul ne peut nier que, même s'il leur en reste à parcourir, les femmes ont fait du chemin depuis un siècle et demi. À la croisée de deux thématiques, le féminisme et la crise environnementale, Véra Nikolski pose l'hypothèse « matérialiste » que c'est l'enrichissement général de la société, le progrès technique et plus spécifiquement médical qui ont permis aux femmes de faire évoluer leur statut social et politique. Volontairement polémique, le titre lie donc sciemment l'amélioration du sort des femmes avec le vaste processus historique enclenché à la révolution industrielle et dont on sait aujourd'hui qu'il fait peser des risques immenses sur notre environnement. Et ce afin de mettre les femmes en garde : la déstabilisation du climat et la crise des ressources ne menacent-elles pas de fragiliser voire d'inverser le mouvement d'égalisation ? Et dans ce cas ne faudrait-il pas abandonner la logique de réclamation qui caractérise le féminisme actuel pour mener le combat sur d'autres terrains ?