Chrétiens persécuteurs : destructions, exclusions, violences religieuses au IVe siècle

Au IVe siècle, le christianisme passe de religion minoritaire et persécutée à religion tolérée et tolérante, puis officielle et parfois répressive. A partir de Constantin Ier, des persécutions sont exercées contre des chrétiens hérétiques, les païens et les juifs considérés comme des ennemis de l'intérieur. Les études ici réunies invitent à réfléchir sur la notion même de persécution.

Siècle charnière dans l'histoire des religions, le IV^e siècle voit le christianisme passer de religion minoritaire et persécutée à religion tolérée et tolérante, puis officielle et parfois répressive. Le persécuté ne devient pas naturellement persécuteur selon une loi supposée de l'histoire, et il ne s'agit pas d'établir de symétrie entre les persécutions subies par les chrétiens au III^e siècle et la répression menée par un pouvoir impérial devenu favorable à l'Église à partir de Constantin. Le but de cet ouvrage est bien plutôt d'examiner l'émergence, l'ampleur et les conséquences d'un phénomène de contrainte apparu dans l'Empire au cours du IV^e siècle. En effet, chrétiens hérétiques, païens et juifs ont fait l'objet de brimades et même de violences qui nous interrogent encore aujourd'hui.. Quand une religion est établie en position dominante et peut utiliser le bras séculier, devient-elle nécessairement intolérante et coercitive ? Un monothéisme, par définition exclusif, est-il intrinsèquement intransigeant, voire fanatique ?. Dans le champ très actuel de l'histoire des représentations, on a beaucoup écrit sur la persécution en se fondant principalement sur les textes apologétiques. Ce livre collectif s'attache, au contraire, à analyser dans leur contexte toutes les sources disponibles, archéologiques aussi bien que littéraires et juridiques, chrétiennes aussi bien que juives ou « païennes ». Ainsi ces études de cas invitent-elles à réfléchir sur la notion même de persécution, en confrontant la loi à son application, l'idéologie aux actes, en faisant la part d'un discours convenu, tant sur les victimes que sur les destructions..