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Une enquête systématique sur la parole impie, entre les réformes du XVIe et le début du XIXe siècle. L'essence du blasphème et la façon dont les théologiens le définissent, sa nature langagière, sa fonction sociale (protestation, signe de reconnaissance...), sa répression par les clercs et la monarchie, sa progressive neutralisation sociale.
Histoire du blasphème en Occident . C'est en rencontrant la répression du blasphème dans les codes disciplinaires maritimes qu'Alain Cabantous a entrepris une enquête systématique sur la parole impie, entre les Réformes et le premier XIXe siècle. Par fidélité au second commandement, « Tu ne prononceras pas en vain le nom de Dieu », une véritable police de la langue veille à la stabilité d'un monde dans lequel sacré et profane sont profondément liés. Révélateurs de la non- ou mal-croyance, de la violence, des codes d'une corporation, le blasphème constitue un fait social qui mobilise la parole et ses usages, les pouvoirs ecclésiastique, politique et judiciaire, les structures et les représentations des sociétés de l'Europe moderne.. Ainsi l'histoire du « péché de langue » rejoint celle des multiples procédures mises en oeuvre pour christianiser l'Occident et adoucir les moeurs. S'il semble s'effacer au XIXe siècle, il n'y a là qu'apparence : la parole blasphématoire témoigne de ce qui, pour chaque époque, demeure sacré..