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Avant de s'indigner de la fin de toute morale en politique, Myriam Revault d'Allonnes se demande ce que devrait être réellement cette morale en politique pour avoir une chance de la construire.
Spécialiste de philosophie morale et politique, Myriam Revault d'Allonnes est professeur des universités. Elle a publié notamment Ce que l'homme fait à l'homme, Le dépérissement de la politique (Champs Flammarion) et dernièrement Fragile humanité (Aubier).
«Nous ne sommes pas tous de taille à nous mesurer avec le monde tel qu'il est, nous n'avons pas tous la vocation de la politique, ce jeu si changeant, si périlleux, de la patience et de la dureté. Mais nous sommes tous des êtres politiques parce que nous habitons le monde et vivons parmi les hommes. Moraliser la politique, ce n'est pas la nier en fantasmant une politique vertueuse, c'est - pour autant que la phrase ait un sens - éduquer inlassablement les hommes à la démocratie afin qu'ils entrent dans un monde commun.»
La dernière élection présidentielle a plongé la France, et le reste du monde avec elle, dans un désarroi profond. Voilà donc jusqu'où pouvaient nous mener l'idéologie du «tous pourris» et le désintérêt grandissant pour la politique. Myriam Revault d'Allonnes nous invite ici à tirer jusqu'au bout la leçon de cet événement électoral. Avant de s'indigner de la fin de toute morale en politique et de grossir les rangs des leaders populistes qui ont toujours su utiliser cette crainte, demandons-nous ce que devrait être réellement cette éthique pour avoir une chance de la construire.