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"Noli me tangere", cette phrase issue de la scène singulière entre Jésus, sorti du tombeau, et Marie-Madeleine, a inspiré nombre de peintres. Le philosophe analyse le mot qui cristallise l'enjeu : toucher.
Noli me tangere - Ne me touche pas : c'est une scène singulière de l'évangile de Jean, et c'est une parole emblématique pour des situations de violence ou de désir. C'est aussi, et d'abord, le rappel lapidaire d'un tabou majeur de toutes les cultures : celui du toucher. Or Marie-Madeleine, à qui cette parole est adressée par Jésus, a connu dans l'hagiographie un destin bien particulier : amante tantôt physique et tantôt mystique du Christ, double féminin et sensuel de l'incarnation que son Seigneur est censé représenter, pécheresse dont le repentir poursuit la volupté, son personnage est fait pour troubler aux deux sens du mot la légende religieuse. Comment donc interpréter la scène, et la «résurrection» qu'elle veut annoncer ? Comment les peintres l'ont-ils interprétée ? Que nous font-ils voir entre ces deux corps levés l'un vers l'autre, qui se frôlent et qui s'écartent ?.