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Pour concilier une tradition philosophique remontant à Platon, pour laquelle ce qui est juste doit l'être pour tous, et l'héritage d'une pensée moderne plaidant pour le pluriculturalisme, M. Walzer distingue une morale maximale, autour de qualités individuelles cultivées par une communauté et une morale minimales, vision élémentaire, indifférenciée et purgée de toute approche concrète.
L'évolution des relations internationales multiplie les occasions d'intervention militaire et les débats qui à chaque fois entourent cette question. Quelles sont les conditions morales d'une politique interventionniste fidèle aux principes de gauche, voire qui les prolonge ? Telle est la question qu'ose ici Michael Walzer.. Il met toute la rigueur de sa pensée au service de la construction d'une morale internationale, susceptible d'orienter les débats économiques et de justifier certaines interventions transfrontalières, en termes de redistribution des biens.. Il poursuit pour cela sa discussion de l'oeuvre de John Rawls et sa réflexion développée dans Sphères de justice, notamment sur une égalité complexe. Celle-ci ne peut être atteinte que par une série de mesures particulières, décrétées par chaque État, régies par une morale maximale, mais requiert aussi un soutien international, orienté par une morale minimale.. Les politiques actuelles, et en premier lieu celles de gauche, se doivent de tenir ensemble ces deux exigences : être attentif à la fois à la singularité des revendications et à l'harmonie des valeurs qui les sous-tendent..
