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Le refoulement de la mort est devenu extrême. Les discours cherchent à éluder ou à vaincre la mort. La biologie nous fait rêver en repoussant de plus en plus de maladies. L'auteure pose la question de ce refoulement dans notre société et regarde la mort en face. Elle veut lui enlever son caractère d'épouvante.
«Comment ne pas voir en effet dans cette frénésie d'action qui meut tant de nos contemporains une pathétique fuite en avant devant ce qui inéluctablement les attend et dont ils croient ainsi obscurément retarder l'échéance ? La mort a pour eux le visage d'un événement à venir, dont les sépare encore une suite indéfinie de jours, et contre lequel il s'agit à tout prix de trouver une parade.». Le temps d'une question . Nous cachons la mort, minimisant ainsi l'importance des rites funéraires qui rendaient possible le deuil. Nous voulons croire que la technique nous permettra d'en repousser les limites, nous jouons nous-mêmes à défier la marche du temps, ou au contraire à décider de notre propre fin. Pourquoi donc ne pas affronter la mort, l'assumer ? Non pas la subir comme un échec, ou un scandale, mais la vivre comme la marque de notre existence ? Non pas nier la peur, voire l'épouvante, qui toujours l'accompagnera, mais regarder la mort comme une capacité de l'homme, nullement incompatible avec la joie d'exister..
