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Réunit quinze textes publiés entre 1934 et 1942, date où l'auteur, émigrée juive russe, est arrêtée par les nazis et déportée à Auschwitz. On y retrouve la grâce et l'acidité qui avaient fait le succès du Bal, et les thèmes des tourments de l'enfance, de la crainte de la femme jeune songeant à la vieillesse, de la difficulté des rapports entre une mère et sa fille.
«La rue Las Cases était tranquille comme au coeur de l'été, chaque fenêtre ouverte abritée d'un store jaune. Les beaux jours étaient de retour ; c'était le premier dimanche de printemps. Tiède, impatient, inquiet, il poussait les hommes hors des maisons, hors des villes. Le ciel brillait d'un tendre éclat. On entendait le chant des oiseaux dans le square Sainte-Clotilde, un doux pépiement étonné et paresseux, et, dans les rues calmes et sonores, les rauques croassements des autos qui partaient vers la campagne. Nul autre nuage au ciel qu'une petite coquille blanche, délicatement roulée, qui flotta un instant et fondit dans l'azur. Les passants levaient la tête avec une expression émerveillée et confiante, et respiraient le vent, en souriant.. Agnès ferma à demi les volets : le soleil était chaud, les roses s'épanouiraient trop vite et mourraient. La petite Nanette entra, en courant, sautant d'un pied sur l'autre.. - Vous me permettrez de sortir, maman ? Il fait si beau.».