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Pendant onze ans chaque semaine, Philippe Claudel a donné des cours aux détenus d'une maison d'arrêt. Quelques mois après avoir arrêté, il prend alors conscience que ce lieu l'habite toujours et pèse sur sa vie. Des textes courts sont nés, s'articulant les uns les autres pour rendre compte de la rupture qu'est la prison dans une vie.
«Le regard des gens qui apprenaient que j'allais en prison. Surprise, étonnement, compassion. "Vous êtes bien courageux d'aller là-bas !" Il n'y avait rien à répondre à cela. Le regard me désignait comme quelqu'un d'étrange, et presque, oui, presque, quelqu'un d'étranger. J'étais celui qui chaque semaine allait dans un autre monde. Je pensais alors au regard qui se pose sur celui qui dit : "Je sors de prison." Si moi, déjà, j'étais l'étranger, lui, qui était-il pour eux ?».