* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Le cofondateur des éditions Champ libre retrace la suite de l'aventure de cette maison d'édition installée désormais rue de la Montagne-Sainte-Geneviève. Deux clans se forment peu à peu avec d'un côté ceux que l'auteur présente comme les "créatifs" (lui-même, Alain Le Saux, Raphaël Sorin) et de l'autre les "propriétaires", la famille Lebovici. En novembre 1974, la rupture est consommée.
En 1969, Gérard Guégan crée avec Gérard Lebovici, célèbre impresario qui sera assassiné en 1984, les éditions Champ Libre. Montagne-Sainte-Geneviève, côté cour poursuit et clôt la chronique de cette aventure humaine singulière, dont Cité Champagne, paru en 2006, racontait comme un roman les trois premières années. C'est donc, en deux volumes, l'épopée des lendemains de 68, l'histoire vive, personnelle, des passions et des désirs dans un temps où «l'affectivité réglait les montres», où amitié, amour et politique allaient ensemble, où tout semblait possible.. De 1972 à 1974, année qui voit la mort de Pompidou et la victoire de Giscard sur Mitterrand, Champ Libre, désormais installé rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, multiplie les projets. Tandis que Le Saux, directeur artistique, continue d'attenter au bon goût, que l'inénarrable Pétris cultive le scandale en traduisant à tour de bras Boulgakov, Chklovski, James et Spinrad, Raphaël Sorin joue les rabatteurs et se heurte non sans drôlerie à Floriana Lebovici, en charge de la presse. On discute de cinéma comme de littérature, de l'art de la guerre comme de la sexualité sans entraves, de Léo Ferré comme des Doors. On côtoie Manchette, Vaneigem, Boudard, Sangla, de Roux, Thirion, Burroughs, Herbart, Khayati, Schuhl ou Warhol. Et si, avec Guégan, on fait la chasse à un ancien colonel SS, on manque, avec Lebovici, de se faire abattre par un braqueur intempestif.... Hélas ! l'argent d'abord, puis les non-dits, les mésalliances vont irrémédiablement sonner le glas de l'utopie. Deux clans se sont formés qui s'opposent de plus en plus : les moujiks (Guégan, Le Saux, Sorin, Guiomar, etc.) et les koulaks (les Lebovici, au-dessus desquels plane l'éminence grise Debord, surnommé... «Tout-à-l'ego»). Si bien qu'en novembre 74, une époque, celle des complicités créatrices, s'achève..