* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Réflexion sur le concept de l'inouï qui introduit une connaissance rationnelle des réalités transcendantes et des choses en elles-mêmes.
Philosophe, helléniste et sinologue, titulaire de la chaire sur l'altérité à la Fondation Maison des sciences de l'homme, François Jullien met ici un point d'orgue à la réflexion engagée à partir d'Une seconde vie (Grasset, 2016), poursuivie dans Dé-coïncidence (Grasset, 2017) et Si près, tout autre (Grasset, 2018).
Cette poursuite de l'inouï donne son nom et son titre au chantier ouvert par l'auteur à ses débuts, en passant de Grèce en Chine.
L'histoire que je raconte ici est bien celle de tout le monde...
Car qui ne s'est pas trouvé lassé, au fil des jours, du spectacle si merveilleux du ciel, ou du visage de l'Amante, et même d'abord d'être en vie ?
Ce qui s'étale, revient toujours, s'enlise en effet dans sa présence comme dans sa récurrence et n'émerge plus, n'apparaît plus. On ne pourra y accéder qu'en découvrant ce qui s'en est perdu - et comme enfoui - d'in-ouï.
C'est donc seulement en débordant notre expérience, en ouvrant une brèche dans ses cadres constitués et normés, qu'on pourra l'aborder.
Aussi rendre ce si lassant réel à ce qu'il contient en soi d'inintégrable et par conséquent de vertigineux, proprement inouï, est, en amont de toute morale, autour de quoi se jouent basculent nos existences.
L'inouï en devient ce concept premier, ce concept clé, ouvrant un minimum métaphysique où s'opère, ici et maintenant, un tel renversement.
Car que peut-on attendre d'autre - espérer entendre d'autre - que l'inouï ?
F.J.