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La biographie d'un décorateur d'intérieur ayant révolutionné le métier dans les années 1920-1930 en inventant un style épuré et dépouillé qui renverse la lourde esthétique jusque-là triomphante. Personnage effacé, recherchant le silence et la pureté, homosexuel dans une société où cela n'est guère admis et juif à une époque de montée de l'antisémitisme, il meurt en exil à New York.
Le chercheur de silence . Jean-Michel Frank ? L'auteur de la « huitième merveille du monde ». C'est ainsi qu'Yves Saint Laurent a qualifié le salon de l'hôtel particulier des Noailles, signé par le décorateur au milieu des années 1920.. Frank fait partie de la bourgeoisie juive « assimilée » de la IIIe République. Jeune, il fréquente René Crevel et Drieu la Rochelle ; à côté de ces écrivains en devenir, il réinvente des intérieurs en les vidant, en les éclairant de galuchat et de marqueterie de paille. Il imagine un style apuré, épuré, dépouillé. Son mobilier donnera sa couleur à l'avant-guerre : avec Frank, c'est une révolution de l'art décoratif qui se joue. Des personnalités aussi diverses que Cole Porter, François Mauriac ou Nelson Rockefeller font appel à son talent.. La vie de Frank est à l'image de ses créations, fantomatique. Homosexuel partageant sa vie avec un amant américain, juif à une époque de montée du fascisme et de l'antisémitisme, il cherche un refuge dans la mondanité, les voyages et la drogue. Paris occupé, il s'exile à New York en 1941 et s'y suicide..
