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Une remise en perspective de la pensée de Diogène de Sinope, d'un point de vue économique, politique et éthique, soulignant les convergences du cynisme antique avec les enjeux actuels de la croissance, de la décroissance et de la violence sociale.
Étienne Helmer enseigne la philosophie à l'Université de Porto Rico (États-Unis). Il est l'auteur, entre autres ouvrages, de La Part du bronze. Platon et l'économie (2010) ; Épicure ou l'économie du bonheur (2013) ; Le Dernier des Hommes. Figures du mendiant en Grèce ancienne (2015).
Né à Sinope au IVe siècle av. J.-C. et mort à Corinthe après un long séjour à Athènes, Diogène est un personnage exubérant et scandaleux dont les provocations sont restées célèbres : il fait l'amour et se masturbe en public, éconduit Alexandre le Grand comme un importun et insulte ses contemporains. Figure de la transgression, il n'est pourtant pas un apôtre de l'ensauvagement : ce n'est pas la civilisation que Diogène conteste, mais les servitudes encombrant notre vie matérielle et les conventions nous inféodant aux puissants. Mode de vie et pensée tout ensemble, le cynisme de Diogène est une manière neuve de philosopher qui, loin des constructions théoriques complexes, reste au plus près des réalités quotidiennes.
En proposant l'idéal d'une vie simple soustraite aux illusions du désir, cette philosophie offre aux individus et aux sociétés un contre-pouvoir libérateur. Sa critique des valeurs sociales et sa puissance de dérangement n'ont pas échappé à Nietzsche ni à Foucault. Elles gardent toute leur actualité pour qui s'interroge sur les bienfaits et les méfaits de la croissance économique, sur les exclusions déchirant le monde humain.