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Dans ce texte posthume, Segalen avait formé le projet de réévaluer la notion d'exotisme, de lui redonner une authenticité et une plénitude qui lui avaient été confisquées par la mode littéraire issue de Bernardin de Saint-Pierre. Pour lui, l'exotisme c'est d'abord une catégorie de la sensibilité qui permet de "percevoir le divers" ; c'est l'art, subtil, d'accéder à l'autre.
À sa mort, en 1919, l'énigmatique Victor Segalen n'avait publié que trois ouvrages : Les Immémoriaux, Stèles et Peintures. Cet Essai sur l'exotisme fait partie d'un ensemble posthume désormais accessible.. Très tôt, Segalen avait formé le projet de réévaluer la notion d'exotisme.. Pour lui, l'exotisme, c'est d'abord une catégorie de la sensibilité qui permet de «percevoir le divers». L'exotisme est donc l'art, subtil, d'accéder à l'autre. Or, au début du XXe siècle, à l'heure de l'universalisme colonial, rien n'est moins «politiquement correct» que de tels propos.. Aujourd'hui, ce texte a conservé sa force et son audace. Servi par une prose incroyablement fraîche, il reste, comme le souhaitait son auteur, un irremplaçable «bréviaire de la différence» qui vaut plus, et mieux, que bien des traités d'ethnologie..
