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L'auteur, philosophe et sinologue, offre une mise en regard de la pensée chinoise et de la pensée européenne sur le concept du beau, afin de le faire sortir des lieux communs et de le rendre à son étrangeté.
Cette étrange idée du beau
Du beau, on n'a cessé, au fil des siècles, de faire varier les définitions.
Mais s'est-on jamais interrogé sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir dire simplement le « beau » ?
A-t-on jamais sondé, en effet, sur quel socle enfoui le « beau » est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre métaphysique : nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour l'unitaire de l'« idée ». Seule issue restante, dès lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un salut.
Or la pensée chinoise n'a pas isolé - abstrait - le « beau ».
En faisant travailler cet écart, je souhaite dégager d'autres possibles ne se rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite, explorer d'autres fécondités que l'art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut rencontrer.
De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l'épuisent : pour le rendre à son étrangeté.