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Plutôt qu'un commentaire de la philosophie benjamienne de l'histoire, cet essai est une réflexion à la manière de W. Benjamin sur l'histoire et les temps présents : quel sens y a-t-il à penser une histoire ou des évènements messianiques ?
Plutôt qu'un commentaire de la philosophie benjaminienne de l'histoire, cet essai est une réflexion, à la manière de Benjamin, sur l'histoire et les temps présents : quel sens y a-t-il à penser une histoire ou des événements messianiques ?. L'histoire et la philosophie de l'histoire sont aujourd'hui à l'arrêt. Si l'«histoire du monde» ne peut plus être le «tribunal du monde» (Hegel), il ne s'ensuit pas qu'un tribunal mondial (éthique, politique ou juridique) doive juger l'histoire. L'histoire n'est pas finie : elle n'est ni terminée ni dépassée (par le droit, la loi, l'humanité, etc.) ; elle est, en revanche, comme arrêtée. La justice que chaque génération attend de l'histoire est soustraite et exclue de l'histoire : elle est exceptionnelle. Une exception ne confirme ni n'infirme une règle, elle la suspend, et l'arrête : elle la prend sur le fait, la met en défaut et, dans la faille entr'aperçue de la règle (ou du droit), elle fait luire non une autre règle, mais l'autre de la règle (ou l'autre du droit) : la justice.. De telles exceptions sont messianiques : elles prennent l'histoire à rebrousse - poil, à contretemps, et, d'un seul souffle, elles interviennent juste à temps..