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L'auteur revient sur la vision de Mahomet au siècle des lumières, au cours duquel le débat fait rage entre les nostalgiques de la croisade et les philosophes déistes ou athées. Au fil des querelles, la figure du prophète évolue et l'Empire ottoman s'érige en modèle de civilisation fascinant les voyageurs. L'auteur raconte la genèse de cette confrontation culturelle et politique.
« Mahomet, c'est Tartuffe les armes à la main », écrit Voltaire au cours de la polémique soulevée par sa tragédie sur Le Fanatisme ou Mahomet le prophète, en 1741. Le ton est donné. Pourtant, le XVIIIe siècle, celui des Lumières et de la Raison, est plus nuancé dans ses jugements sur le Prophète. Depuis 1730, où Boulainvilliers, dans sa Vie de Mahomed, voit en ce dernier un déiste éclairé, jusqu'en 1840, où il est un héros romantique sous la plume de Thomas Carlyle, le débat fait rage entre les nostalgiques de la croisade et les philosophes déistes ou athées. Au fil des querelles, l'image de Mahomet évolue : le faux prophète devient un grand législateur, le Coran un code de lois, et l'Empire ottoman l'« homme malade de l'Europe », ouvert aux appétits colonisateurs occidentaux. Le siècle des Lumières, en sécularisant le débat sur l'islam, façonne l'image d'un Mahomet fréquentable. Cette tentative de « rationalisation » du conflit religieux aboutit cependant à un échec, lorsque l'esprit de guerre sainte resurgit à partir de l'expédition d'Égypte de Bonaparte, en 1798.. Le présent ouvrage, fort de démonstrations parfaitement étayées et séduisantes, accompagnées d'une connaissance approfondie de l'époque, retrace les vicissitudes de cette grande confrontation culturelle et politique, dont les conséquences façonnent encore le monde actuel..