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Ce volume rassemble la plupart des textes autobiographiques de W. Benjamin, de 1906 à sa mort. Fragmentaires, ces textes témoignent par leur diversité de la cohérence d'une pensée et donnent à lire le parcours d'une vie où les crises personnelles font souvent entendre leur écho.
Walter Benjamin est né en 1892, de parents juifs, à Berlin. Il y suit des études de philosophie et soutient sa thèse sur la critique d'art à l'époque romantique, en 1918, à l'université de Berne. Dès 1914, il commence à traduire Baudelaire. Dans les années 1927-1930, il se lie d'amitié avec Horkheimer, Adorno et Brecht. La présence hitlérienne le pousse à effectuer de nombreux voyages, notamment en France. Il traduit alors Proust et Balzac. Il s'exile définitivement en 1933. Il tente de quitter l'Europe pour les États-Unis en 1940. Mais, la nuit de son arrivée en Espagne, il est arrêté à Portbou et se suicide en absorbant une dose mortelle de morphine, pensant que les autorités espagnoles allaient le livrer à la Gestapo.
Ce volume, qui rassemble la plupart des textes autobiographiques de Walter Benjamin, présente sa réponse à sa propre injonction : « Ne laisse passer aucune pensée incognito, et tiens ton carnet de notes avec autant de rigueur que les autorités tiennent les registres des étrangers. » Voyages (Italie), rencontre importante (Brecht), souvenirs d'enfance : ces textes, souvent fragmentaires, témoignent dans leur diversité de la cohérence d'une pensée et donnent à lire le parcours d'une vie où les crises personnelles font souvent entendre leur écho.
« Benjamin se sert de lui-même comme on puise dans une réserve, pour atteindre quelque chose, des rapports, des relations, des idées ou des rythmes, et il le fait d'une manière absolument opposée au narcissisme contemporain, qui banalise et paradoxalement réduit ce qu'il y a de personnel en chacun. S'éteint ce qui se montre. »
Geneviève Brisac. Le Monde