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L'ouvrage analyse la dynamique interne des institutions d'assistance aux plus démunis dans la logique de la modernité. D'un côté, il y a une amélioration significative des conditions économiques pour l'ensemble de la société, de l'autre on assiste à une incapacité des institutions à résoudre les difficultés des assistés. Une réflexion sur l'action médicosociale et sur une méthodologie alternative.
La fabrique des assistés . L'action sociale et médicosociale dans la modernité . L'ouvrage de Lionel Boutet-Civalleri vise à inscrire la dynamique interne des institutions d'assistance aux plus démunis (notamment les personnes sans domicile fixe et les personnes polyhandicapées) dans la logique de la modernité.. En appuyant sur les conceptions postrévolutionnaires de la sacralité de l'individu pour interroger les accompagnements sociaux et médicosociaux actuels, tout en revisitant avec acuité les théories politiques, économiques et sociales des deux derniers siècles et même au-delà, l'auteur tisse une dialectique complexe mettant en rapport les questions liées à la division sociale du travail et celles des politiques assistancielles.. Les conclusions de l'ouvrage sont nuancées et même paradoxales. Si, d'un côté, l'auteur admet une amélioration significative des conditions économiques pour l'ensemble de la société, d'un autre, il insiste fortement sur l'incapacité des institutions à résoudre les difficultés des assistés, liée à un échec intrinsèque de la modernité. En bref, la misère et le handicap seraient non seulement endogènes à la société capitaliste, mais qui plus est, ils constitueraient une condition essentielle de l'enrichissement général, assis et légitimés sur une remise en question de l'identité des assistés et spécialement des très grands exclus.
Michel Burnier,
Professeur de sociologie,
Membre associé du Centre Edgar Morin
EHESS-CNRS.
