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Dans les années 1950, alors que l'Algérie est en ébullition et que le Maroc a des velléités d'indépendance, deux jeunes phalangistes vivent une histoire d'amitié et de trahison dans le protectorat espagnol de Tétouan, au coeur du Rif occidental. Soixante-dix ans plus tard, un manuscrit resurgit chez un libraire madrilène, qui rétablit la vérité sur cette histoire.
José Carlos Somoza vit à Madrid. Après des études de psychiatrie, il se consacre exclusivement à la littérature. Il a publié une dizaine de romans, tous parus chez Actes Sud.
« Je suis mort. J'ai été tué d'une balle dans la tête un jour de septembre 1957. » Ainsi commence le manuscrit qu'un libraire confie à l'un de ses amis, écrivain. Un inconnu lui a remis ces feuillets dactylographiés en quête d'un avis éclairé qui lui permettrait de répondre à des propositions de publication. Écrit par un certain Ángel Carvajal, le texte date donc de 1957 et trace le parcours d'un jeune militaire qui épouse les idées de la Phalange, lutte aux côtés des fascistes pendant la guerre civile et est appelé à Tétouan par son vieil ami de la faculté d'histoire Elías Roca, parti au Maroc diriger les services secrets espagnols d'Afrique du Nord. Officiellement diplomates, les hommes sont jeunes, ambitieux, amoureux de la vie. Ángel fonde une famille, Elías s'éprend d'une riche Anglaise excentrique. Mais au coeur du Rif occidental, dans ce protectorat aux manières surannées, l'histoire est en marche : pour certaines puissances occidentales Franco est un frein au développement de l'Europe, le Maroc a des velléités d'indépendance, l'Algérie est déjà en ébullition. Les ambassades bruissent de manoeuvres et de trahisons et Elías, qui s'est trouvé de nouveaux maîtres, fait exécuter son ami de toujours. Qui pourtant a écrit son histoire, bien que mort d'une balle dans la tête...
C'est bien sûr sans compter sur l'ingéniosité de José Carlos Somoza qui par une diabolique volte-face vient ancrer l'histoire dans le présent et rendre la justice. Il faut bien que quelqu'un paie le prix de la paix des âmes.
