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Une critique du concept d'anthropocène, qui selon l'auteur définit une orientation politique car il présuppose une séparation problématique entre l'homme et la nature. L'espèce humaine ne serait pas la cause de la crise environnementale mais les puissances capitalistes en généralisant la mise au travail des êtres humains, des vivants et des fossiles, la nature devenant ainsi exploitable à merci.
Dans le discours scientifique et politique, la révolution industrielle s'est imposée comme le point de départ d'une nouvelle ère géologique, l'Anthropocène. L'invention de la machine à vapeur et l'utilisation massive de combustibles fossiles auraient fait de l'Humanité la principale force transformatrice de la planète. Bien que la réalité de la pollution, du changement climatique, de l'épuisement des ressources soit incontestable, l'espèce humaine est-elle, en tant que telle, la cause de la crise environnementale ?. Jason Moore montre qu'il n'en est rien. Si l'on veut comprendre de quoi il retourne, on doit remonter à l'époque de la conquête des Amériques. Alors commence la mise au travail généralisée des êtres humains et non humains, des vivants et des fossiles, sous la houlette des puissances impériales et capitalistes : la « Nature bon marché », appropriable, exploitable et consommable à merci, constitue l'indispensable base de l'accumulation et la matrice de la destruction planétaire. La crise actuelle a débuté il y a cinq siècles, avec l'entrée dans I'» écologie-monde » du capital, le Capitalocène..