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Dans un entretien avec le philosophe espagnol Javier Bassas, Jacques Rancière prend l'exemple des mouvements démocratiques contemporains pour mettre en avant la puissance et le rôle des mots dans les combats en faveur de l'émancipation. Il soutient que l'écriture est un travail de la pensée ainsi qu'un moyen de faire sauter les barrières qui excluent ou hiérarchisent.
En dialoguant avec le jeune philosophe espagnol Javier Bassas, Jacques Rancière explicite deux idées qui sont au coeur de son travail. Les mots ne sont pas des ombres auxquelles s'oppose la réalité solide des choses. Ils sont eux-mêmes des réalités dont l'action construit ou subvertit un ordre du monde. Et récriture n'est pas l'illustration de la pensée. Elle est un travail de la pensée qui défait le tissu consensuel des rapports entre le perceptible et le pensable et ébranle les hiérarchies entre les modes de discours. Dans l'écriture philosophique comme dans les processus d'émancipation politique, il s'agit de construire des plans d'égalité en détruisant les barrières qui enferment les humains, leur expérience et leur pensée dans des mondes séparés.
C'est ainsi tout un discours de la méthode égalitaire que Jacques Rancière développe ici et que Javier Bassas l'amène à préciser en confrontant ses analyses à d'autres entreprises théoriques : marxisme althussérien, phénoménologie ou déconstruction derridienne