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Entre mai et septembre 1920, I. Babel suivit la campagne de Pologne en tant que correspondant de guerre pour le journal Le cavalier rouge. Initialement publiées dans des revues, ces nouvelles, inspirées des événements, décrivent les actions des cosaques de la première armée de cavalerie.
Écoutant les conseils de son mentor Maxime Gorki, qui l'avait incité à aller voir le monde et à se frotter à la réalité, le jeune écrivain Isaac Babel suivit la campagne de Pologne en tant que correspondant de guerre De mai à septembre 1920, il accompagna à travers la Volhynie les cosaques de la 1re armée de cavalerie commandée par Boudionny. Les textes de Cavalerie rouge, d'abord publiés séparément, furent rassemblés pour la première fois en recueil par Babel lui-même en 1926 et firent immédiatement sa gloire. Pourtant, comme l'écrit Jean-Christophe Bailly dans sa préface : « Le livre de Babel ne saurait être rapporté au genre de l'épopée révolutionnaire. C'est tout le contraire : loin d'installer une légende et de célébrer la marche irréversible de la révolution d'Octobre, le livre procède par de brusques incursions au sein d'une matière violente dénuée de toute candeur... ». « La vie exquise et sage de pan Apolek m'est montée à la tête comme un vieux vin. À Novograd-Volynsk, dans cette ville écrasée à la va-vite, parmi des ruines recroquevillées, le destin a mis sous mes pas un évangile caché au monde. Nimbé de l'éclat candide des auréoles, j'ai alors fait le serment de suivre l'exemple de pan Apolek. Et les douceurs d'une hargne rêveuse, l'amer mépris pour les chiens et les porcs de l'humanité, le feu d'une vengeance muette et grisante, je les ai sacrifiés à ce nouveau serment. »
Isaac Babel, « Pan Apolek », Cavalerie rouge, 1926.