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En 24 poèmes incisifs, souvent ironiques, l'écrivaine renverse les représentations établies et les idées sexistes concernant Circé pour brosser le portrait d'une femme libre qui refuse de se plier à la domination masculine. A travers cette figure, elle s'intéresse à la manière dont les femmes survivent dans les structures qui les déshumanisent.
Née à Ottawa en 1939, Margaret Atwood est la fille d'un entomologiste qui amène sa famille à passer plusieurs années itinérantes dans les forêts du nord du Québec. Dès les années 1960, elle publie plusieurs recueils de poèmes (The Circle Game, The Animais in That Country), amorçant une oeuvre poétique qui compte aujourd'hui une douzaine de titres. Parallèlement, le succès de ses romans ne se démentira pas. Les Testaments, livre qui prolonge son chef-d'oeuvre dystopique récemment adapté en série télévisée, La Servante écarlate, obtient le Booker Prize 2019. L'année suivante, une anthologie personnelle de ses poèmes paraît aux Éditions Bruno Doucey sous le titre Laisse-moi te dire...
C'est l'histoire qui compte. Inutile de me dire que ce n'est pas une histoire, ou pas la même histoire. Je sais que tu as tenu toutes tes promesses, tu m'aimes, nous dormons jusqu'à midi et nous passons le reste de la journée à manger, la nourriture est superbe, je ne dis pas le contraire. Mais je m'inquiète pour l'avenir. Dans l'histoire, le bateau disparaît un jour à l'horizon, il disparaît tout simplement, et on ne dit pas ce qui se passe alors. [...] Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié.
