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Une étude comparée dans laquelle Darwin analyse l'universalité des émotions chez l'homme ainsi que leurs manifestations chez les animaux. Il réfute ainsi les thèses providentialistes de la théologie naturelle, qui soutiennent que seule l'espèce humaine est capable de ressentir des émotions.
Paru le 26 novembre 1872, ce chapitre détaché de La Filiation de l'Homme consacré à l'expression des émotions chez l'Homme et les animaux est ordinairement reconnu par les commentateurs contemporains comme un ouvrage d'une singulière importance pour l'élaboration de disciplines d'étude telles que la psychologie animale, l'éthologie, l'anthropologie et les sciences du langage et de la communication.. Pour justifié qu'il soit, cet hommage des auteurs à la modernité d'un texte dont les intuitions majeures remontent cependant à la jeunesse de Darwin ne doit pas faire oublier l'objectif premier du livre, qui est de fournir à l'histoire naturelle transformiste un supplément de preuve tiré de l'étude minutieuse des mécanismes anatomo-physiologiques mis en oeuvre par la traduction somatique des différents « états de l'esprit » - et donc de vérifier leur relative universalité au sein de l'espèce humaine, tout en examinant les manifestations probables de leurs ébauches animales. Et, au passage, de réfuter là aussi les thèses providentialistes de la théologie naturelle, qui soutiennent avec Charles Bell que l'homme est seul à disposer, suivant le dessein du Créateur, de muscles spécialement destinés à produire sur son visage et dans ses yeux l'ineffable inscription des passions de son âme.. Dès lors, l'opposition réitérée de l'inné (le socle naturel, biologique, donc universel de l'expression) et de l'acquis (la sédimentation d'habitudes et d'instructions culturelles particulières) tend à occulter, sous la persistante banalité des commentaires qu'elle régit, ce qui chez Darwin proclame pourtant son indispensable dépassement. Combinant sans cesse les deux ressources. Darwin, ainsi que le montre Patrick Tort dans sa préface, n'est ni dans un pur innéisme prélorenzien, ni dans l'artificialisme ou dans le conventionnalisme de principe des sciences sociales, mais dans l'articulation qu'avaient perçue et théorisée Condillac et, dans le registre esthétique, Diderot entre les signes naturels des émotions et leur apprentissage néanmoins nécessaire..