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Récemment, dans des cas d'enfants maltraités, on a dénoncé chez les professionnels de la protection de l'enfance des carences médicosociales, judiciaires, psychologiques. Pourtant, l'ampleur prise par la médiatisation des affaires d'Outreau, de Drancy ou d'Angers, les réserves soulevées par la refonte de la législation nous incitent à dépasser les mises au pilori des uns et des autres et à ouvrir le débat.Lorsque l'enfant est en danger, on s'efforce actuellement de le mettre à l'abri, tout en préservant ses liens familiaux, ce qui ne va pas sans soulever des questions complexes : comment éviter de nuire à la continuité fondamentale de son développement affectif et intellectuel ? Que signifie l'évolution de la notion de substitut parental vers celle de suppléance familiale ? Comment favoriser des initiatives comme celle du placement à domicile de l'enfant, tout en soutenant la dignité de parents vulnérables et en situation de précarité ? Les réponses ne manquent pas… Encore faut-il, pour les mettre en oeuvre, repérer les impasses du système existant, préserver la logique du contrat et de la confiance, donner aux professionnels mis en cause les moyens de répondre à la multiplicité des situations auxquelles ils sont confrontés, et leur offrir une formation articulée à des recherches approfondies.Voir pour observer et évaluer, entendre pour dire, et communiquer pour partager : à travers son expérience et en laissant la parole aux premiers concernés (parents, enfants, professionnels), Catherine Sellenet dénoue les fils complexes des actions entreprises dans l'intérêt de l'enfant et démontre qu'innover dans le domaine de la protection de l'enfance est toujours possible.
Catherine Sellenet psychologue, juriste et sociologue, professeur en sciences de l'éducation et directrice du CREC à l'Université de Nantes, est chercheur au CREF de Paris X-Nanterre. Elle a récemment publié Les pères vont bien et Animer des groupes de parole de parents.