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Un essai qui met en lumière combien le romantisme allemand, dans son culte du Volk, de la terre et du sang, avait constitué le terreau d'une pensée raciale et ethniciste qui fit plus tard l'armature intellectuelle du national-socialisme. Il montre que cette pensée "volkisch", relayée par le traumatisme de la défaite de 1918 a favorisé le ressentiment et l'antijudaïsme de la société allemande.
Les racines intellectuelles du Troisième Reich . Hitler, le nazisme et le Troisième Reich ne firent pas preuve d'une grande originalité intellectuelle. C'est en étudiant les fondements idéologiques de l'hitlérisme que l'historien américain George L. Mosse a mis en lumière combien le romantisme allemand, dans son culte du Volk, de la terre et du sang, avait constitué le terreau d'une pensée raciale et ethniciste (völkisch) qui fit plus tard l'armature intellectuelle du régime national-socialiste.. La foi germanique en un peuple aryen et vierge de tout héritage biblique, l'exaltation des anciens Germains, le culte de la race enfin, avaient dès la seconde moitié du XIXe siècle ouvert la voie à une idéologie d'exclusion.. Bien avant 1914, la pensée völkisch avait pénétré les mouvements de jeunesse allemands comme l'essentiel du milieu universitaire. Avec le traumatisme consécutif à la défaite de 1918, elle trouve un relais parmi une fraction importante des anciens combattants comme dans une large partie de la société allemande travaillée par le ressentiment et un antijudaïsme fonctionnant ici comme un code culturel et social.. Le mouvement hitlérien saura canaliser cette nébuleuse idéologique et traduire ces frustrations en termes politiques. En transformant in fine l'aspiration à une révolution antibourgeoise en révolution antijuive.. Enfin traduit en français, ce livre, capital, met en lumière la profondeur de l'enracinement intellectuel du Troisième Reich dans l'histoire de l'Allemagne comme dans celle, plus largement, du Vieux Continent..