* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Robert Antelme (1917-1990) a écrit ce texte en novembre 1945, six mois après être rentré de déportation. Le déporté politique affirme sa position sur le traitement réservé en France, à la Libération, à certains prisonniers de guerre allemands et, plus largement, réfléchit sur l'homme qui a commis l'irréparable.
Vengeance ? . « Le prisonnier est un être sacré parce que c'est un être livré et qu'il a perdu toutes ses chances. Si cet homme s'est rendu personnellement responsable d'actes criminels, il doit être jugé ». . Au lendemain de la guerre, Robert Antelme, tout juste libéré de Buchenwald et de Dachau et venant d'apprendre la mort de sa soeur en déportation, rédige un long article sur le sort à réserver aux criminels allemands. Devant les violences qui leur sont infligées, il déclare l'exigence absolue du droit contre l'instinct de vengeance. Il sait qu'il choquera certains rescapés ; mais il écrit au nom d'idéaux simples que sont « la justice, la liberté et le respect de l'homme ». . Loin d'être un simple texte de circonstance, Vengeance ? constitue une réflexion de fond sur la question du droit et de son origine. Sans aucune référence à la notion chrétienne de pardon, Robert Antelme enjoint ses concitoyens à renoncer à toute vengeance : même lorsqu'un homme est légitimement privé de sa liberté, il doit conserver sa dignité. Toute atteinte au respect dû à la personne humaine (fut-elle coupable) constitue un acte de barbarie..