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Etude sur la façon dont la pensée postcoloniale s'est construite et continue de se construire, ainsi que sur son lien étroit avec la critique de l'occidentalisme. La pensée postcoloniale est appréhendée à l'aune du concept de déplacement. Déplacés en Occident de par leur migration, les intellectuels postcoloniaux l'étaient déjà dans leur pays d'origine, grâce à leur éducation européenne.
Comment se sont construites les pensées postcoloniales ? Quel type de critique de l'Occident produisent-elles ? Et quel universalisme alternatif proposent-elles ? C'est à répondre à ces questions, si importantes pour comprendre le monde contemporain et le décentrement en cours de l'Occident, que s'attache ce livre très original.. Bien plus qu'une simple cartographie des pensées postcoloniales, cet ouvrage propose une sociologie de leurs principaux auteurs, en montrant notamment quel fut l'effet de l'exil sur leurs travaux. Décentrer l'Occident fait ainsi l'hypothèse que l'on gagne à appréhender la pensée postcoloniale à l'aune de la notion de « déplacement » : entre deux mondes, les intellectuels postcoloniaux sont déplacés aussi bien en Occident que par rapport à leur monde d'origine. Mais c'est précisément cette position décalée qui leur permet de voir et de penser les formes du pouvoir global.. Retraçant les déplacements d'intellectuels - ceux des postcolonial studies indiennes et arabes mais aussi du nouveau confucianisme chinois - entre les anciens mondes impériaux et l'Occident, Thomas Brisson cherche ainsi à comprendre comment s'y arme la critique, entendue comme art du déplacement de ce qui va habituellement de soi..