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J. Bouveresse fait ressortir la singularité du cas Wittgenstein qui considérait la philosophie non comme une doctrine mais comme une activité. Il fait également une place importante à la philosophie analytique américaine (Carnap, Quine), à certains problèmes actuels de la philosophie du langage (la linguistique cartésienne), et enfin à des questions philosophiques plus traditionnelles.
La parole malheureuse . Pour la philosophie dite « analytique » ou « linguistique », les problèmes philosophiques ne doivent leur existence qu'à un certain type de méconnaissance de la nature et du fonctionnement de notre langage. A l'opposé, Chomsky et certains de ses disciples soutiennent actuellement qu'une connaissance adéquate du langage, loin de les faire disparaître, confère au contraire une dignité nouvelle et éventuellement fournit une solution à certains problèmes philosophiques classiques.. Que le langage soit ignoré, traité en suspect ou au contraire en intermédiaire digne de foi, il s'agit cependant toujours pour la philosophie - et, à cet égard, les néo-positivistes peuvent être considérés comme des philosophes tout à fait traditionnels - de retrouver, à l'aide ou en dépit du langage, le monde tel qu'il est derrière le monde tel qu'on le parle. Le rêve du philosophe serait en particulier de transformer une fois pour toutes en entités réelles ou en non-entités ces entités fictives qui, pour parler comme Bentham, tiennent du langage « leur impossible, et néanmoins indispensable, existence », et au nombre desquelles on peut compter, à des titres divers, Dieu, l'Esprit, le sens, les êtres mathématiques, les objets physiques eux-mêmes. Mais c'est en un sens uniquement parce que et pour autant qu'on les considère avec cette arrière-pensée, au lieu de décrire simplement leur fonction dans notre langage et dans notre vie, qu'elles constituent, selon Wittgenstein, un problème désespérant et insoluble..