couverture

Peinture incarnée (La)

Suivi de Le chef-d'oeuvre inconnu par Honoré de Balzac

Didi-Huberman, Georges

  • Éditeur : Minuit
  • Collection : Critique
  • 168 pages
  • ISBN 9782707310095
  • Paru le 1 mars 1985
  • 29,95 $ *
  • Essais

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Résumé

Ces « pensées détachées » sur la peinture ont un fil conducteur : c’est une lecture du Chef-d’œuvre inconnu de Balzac, récit qui fonctionne comme un mythe, admet une multiplicité d’entrées. Mythe sur l’origine, les moyens et l’extrémité de la peinture. C’est de tout cela qu’il est question. Partant de l’« exigence de la chair » qui traverse tout le drame du peintre Frenhofer, une sorte d’histoire se reconstitue : c’est celle du problème esthétique de l’incarnat en peinture, depuis Cennini jusqu’à Diderot, Hegel, Merleau-Ponty. Or, ce problème met en jeu le statut même du rapport qu’entretient la peinture figurative – un plan, des couleurs – avec son objet – une peau, des humeurs. Ce rapport est analysé comme une « aliénation », une perte au regard desquelles les notions d’objet et de sujet en peinture échoueront toujours à se stabiliser. Si l’objet de la peinture – la peau – se perd irrémédiablement dans le plan, que reste-t-il ? Il reste un éclat, que le récit de Balzac met en scène de façon précise et bouleversante. Double est cet éclat : il est détail, hiératisation : le bout d’un pied de femme, « vivant », mais marmorisé. Et il est pan (selon le mot de Proust), c’est-à-dire la violence propre et quasi tactile d’un moment de pure couleur. Violence qui porte le peintre à dire « Rien, rien ! » tout en regardant son tableau. Violence qui porte le peintre vers son suicide. Distinguer conceptuellement le détail et le pan relève ici d’un projet et d’un questionnement : comment parler de la peinture aujourd’hui, entre la théorie sémiotique, la psychanalyse, et l’exigence d’une phénoménologie ? Cet ouvrage est paru en 1985.

Biographie de l'auteur.e

Georges Didi-Huberman est né en 1953 à Saint-Étienne. Historien de l’art et philosophe, il enseigne à l’École des hautes études en sciences sociales. Il a publié une trentaine d’ouvrages aux Éditions de Minuit.

Quatrième de couverture

Ces « pensées détachées » sur la peinture ont un fil conducteur : c’est une lecture du Chef-d’œuvre inconnu de Balzac, récit qui fonctionne comme un mythe, admet une multiplicité d’entrées. Mythe sur l’origine, les moyens et l’extrémité de la peinture. C’est de tout cela qu’il est question. Partant de l’« exigence de la chair » qui traverse tout le drame du peintre Frenhofer, une sorte d’histoire se reconstitue : c’est celle du problème esthétique de l’incarnat en peinture, depuis Cennini jusqu’à Diderot, Hegel, Merleau-Ponty. Or, ce problème met en jeu le statut même du rapport qu’entretient la peinture figurative – un plan, des couleurs – avec son objet – une peau, des humeurs. Ce rapport est analysé comme une « aliénation », une perte au regard desquelles les notions d’objet et de sujet en peinture échoueront toujours à se stabiliser. Si l’objet de la peinture – la peau – se perd irrémédiablement dans le plan, que reste-t-il ? Il reste un éclat, que le récit de Balzac met en scène de façon précise et bouleversante. Double est cet éclat : il est détail, hiératisation : le bout d’un pied de femme, « vivant », mais marmorisé. Et il est pan (selon le mot de Proust), c’est-à-dire la violence propre et quasi tactile d’un moment de pure couleur. Violence qui porte le peintre à dire « Rien, rien ! » tout en regardant son tableau. Violence qui porte le peintre vers son suicide. Distinguer conceptuellement le détail et le pan relève ici d’un projet et d’un questionnement : comment parler de la peinture aujourd’hui, entre la théorie sémiotique, la psychanalyse, et l’exigence d’une phénoménologie ? Cet ouvrage est paru en 1985.