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Si à tous les organes d'un individu on substitue des artifices et que seul son cerveau subsiste comme dernière limite somatique, telle est la fiction par laquelle l'auteur pose la question de l'identité personnelle.
Le philosophie et son scalpel . On considère une personne quelconque, par exemple vous-même qui êtes en train de lire ces lignes, on vous allonge sur une table d'opération et on vous retire un à un vos organes. Pour éviter que vous ne succombiez à cette intervention, vos principales fonctions biologiques sont peu à peu remplies par des prothèses mécaniques - transfusion et circulation extra-corporelle, poumons métalliques, etc. Vos jambes, vos bras, votre sexe, vos muscles, vos organes des sens - yeux, oreilles, peau, langue, nez -, vos viscères et vos os vous sont progressivement enlevés, jusqu'au moment crucial où, au milieu des linges rougis et des tuyaux de branchements, posé sur la table de fer comme un gros oeuf nervuré de sang, votre cerveau apparaît.. Que penser de cette histoire ? Que vous n'êtes plus vous-même et que vous avez en quelque sorte disparu ? Qu'on aurait pu franchir une étape supplémentaire dans la désincarnation pure et simple en vous ôtant également le cerveau ? Que c'est encore de vous qu'il s'agit ? La réponse la plus probable consiste à soutenir que le scalpel s'est arrêté à ce point extrême de coïncidence avec vous-même : votre cerveau est votre limite somatique, c'est-à-dire ce sans quoi, contrairement à tout le reste de votre corps, vous ne pourriez pas être ce que vous êtes..