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Publié cinq ans après L’Opoponax, Les Guérillères, second livre de Monique Wittig, vient à son heure pour souligner et fortifier notre conviction. Le talent de cet écrivain le porte, j’allais écrire, pour notre plaisir et notre profonde satisfaction, à faire du récit le lieu naturel de la contestation du langage, non pas contestation abrupte et maladroite, mais contestation habile par le biais d’une opération beaucoup plus subtile et toujours séduisante. Il semble, en effet, que mots et phrases soient deux fois présents dans le texte : d’abord comme les mots et les phrases de l’usage traditionnel, ensuite comme éléments actifs de l’autodestruction. La métamorphose est très frappante dans ce nouveau livre. Convaincante aussi, tant est sensible le renouveau des images, et leur force. (André Dalmas, La Quinzaine littéraire, novembre 1969) Mon but a été de faire que le elles arrive comme un choc pour le lecteur, comme une surprise ; puisqu’elles tient tout le récit il doit s’ensuivre une sorte de désorientation. Le lecteur entre dans un livre et se trouve confronté avec un elles qui n’est pas familier, pas ordinaire et qui est nouveau et héroïque. En tout cas, c’est ce qui m’a guidée et l’espoir que ce elles pourrait situer le lecteur dans un espace au-delà des catégories de sexe pour la durée du livre. C’est peut-être ici que réside l’utopie. (Monique Wittig, “Quelques remarques sur Les Guérillères”, L’Esprit créateur, hiver 1994)
Monique Wittig (1935-2003) publie son premier roman L'Opoponax en 1964 et reçoit le prix Médicis. En 1968, elle participe aux événements de mai puis joue un rôle majeur dans l'émergence du mouvement de libération des femmes avec Les Guérillères en 1969 et Le Corps lesbien en 1973. Le Brouillon pour un dictionnaire des amantes, écrit avec Sande Zeig, paraît en 1976. Cette même année, Monique Wittig s'installe aux États-Unis où elle enseigne dans plusieurs universités dont celle de Tucson. Son quatrième roman, Virgile, non, est publié en 1985. Suivent Paris-la-politique et autres histoires en 1999 puis La Pensée straight en 2001, un ensemble de textes théoriques qui a d'abord été édité aux États-Unis. Le Chantier littéraire, livre posthume, est paru en 2010.
Publié cinq ans après L’Opoponax, Les Guérillères, second livre de Monique Wittig, vient à son heure pour souligner et fortifier notre conviction. Le talent de cet écrivain le porte, j’allais écrire, pour notre plaisir et notre profonde satisfaction, à faire du récit le lieu naturel de la contestation du langage, non pas contestation abrupte et maladroite, mais contestation habile par le biais d’une opération beaucoup plus subtile et toujours séduisante. Il semble, en effet, que mots et phrases soient deux fois présents dans le texte : d’abord comme les mots et les phrases de l’usage traditionnel, ensuite comme éléments actifs de l’autodestruction. La métamorphose est très frappante dans ce nouveau livre. Convaincante aussi, tant est sensible le renouveau des images, et leur force. (André Dalmas, La Quinzaine littéraire, novembre 1969) Mon but a été de faire que le elles arrive comme un choc pour le lecteur, comme une surprise ; puisqu’elles tient tout le récit il doit s’ensuivre une sorte de désorientation. Le lecteur entre dans un livre et se trouve confronté avec un elles qui n’est pas familier, pas ordinaire et qui est nouveau et héroïque. En tout cas, c’est ce qui m’a guidée et l’espoir que ce elles pourrait situer le lecteur dans un espace au-delà des catégories de sexe pour la durée du livre. C’est peut-être ici que réside l’utopie. (Monique Wittig, “Quelques remarques sur Les Guérillères”, L’Esprit créateur, hiver 1994)