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L'auteure, maître de conférences en philosophie politique à l'Université de Rennes, s'interroge sur les usages des catégorisations raciales. Selon elle, un usage descriptif de la notion de race pourrait constituer un outil puissant de lutte contre le racisme. La philosophie se doit de proposer un cadre théorique permettant de penser le statut construit du concept de race.
Magali Bessone est maître de conférences en philosophie politique à l'Université de Rennes 1 et membre de l'Institut Universitaire de France.
Le concept de race - et ses déclinaisons catégorielles - a été historiquement enrôlé pour justifier de multiples formes d'injustice : discrimination, exploitation, oppression, voire annihilation de groupes entiers de l'humanité. Pour lutter contre le racisme, il a donc pu sembler cohérent de vouloir définitivement disqualifier le concept qui en constituerait le fondement.
Ce livre défend pourtant la thèse adverse : entreprendre de réduire les inégalités raciales exige un usage analytique et critique du concept de race. Socialement construites, les catégories raciales sont aujourd'hui à l'oeuvre, de manière plus ou moins masquée, dans de nombreuses pratiques administratives, juridiques et politiques. Ne pas les nommer, c'est s'interdire d'en débusquer les effets discriminatoires. Une philosophie politique soucieuse de penser l'injustice sociale sous toutes ses formes, mettant sa compétence propre de clarification conceptuelle au service d'un engagement politique, se doit d'affonter la question raciale.