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Après Alzheimer : la vie, la mort, la reconnaissance, l'auteur propose, à partir de son expérience et de la maladie de son épouse, une nouvelle réflexion philosophique sur l'humanité des liens qui se nouent, malgré tout, entre le malade et la personne saine.
Malherbe, professeur émérite, a enseigné la philosophie à l'Université de Nantes.
Dire d'elle : « c'est toujours un être humain » n'est pas dire grand-chose. Laissons aux sciences neuronales le soin d'analyser son état. Dire d'elle : « c'est toujours une personne » n'est pas dire davantage. Laissons au moraliste le soin de nous rappeler à notre devoir. En vérité, il ne faut pas dire mais faire. Oui ! Il faut faire, faire preuve d'humanité. Mais cette preuve, il faut être deux à la donner, il faut donc qu'elle aussi l'exige de moi comme je l'exige d'elle. Car l'humanité n'est une propriété ni d'elle ni de moi. C'est, malgré alzheimer, l'échange entre elle et moi ; c'est, dans la réciprocité, le lien qui s'est noué et se conserve entre elle et moi. Sans ce commerce mutuel, ni elle ni moi ni tout autre ne sommes des êtres humains.
