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La notion d'eugénisme cache différentes idées et mises en pratique : projets technico-scientifiques parfois utopiques, doctrines, lois, politiques démographiques, comportements criminels. Dans son acception courante, le mot désigne la volonté de modifier le patrimoine génétique de l'humanité en vue de son amélioration. L'auteur inventorie et décrypte ces différentes déclinaisons.
Pierre-André Taguieff
Philosophe, politiste et historien des idées, Pierre-André Taguieff a publié plus d'une quarantaine d'ouvrages. Il est l'auteur, en Que sais-je ?, de L'Antisémitisme (n° 3734).
L'eugénisme
Objet de fantasmes et de répulsion, l'eugénisme est associé aussi bien à des projets techno-scientifiques qu'à des idéologies ou des doctrines (darwinisme social, racisme), des utopies futuristes, des mesures relatives à la procréation ou encore à des politiques démographiques.
A minima, il est possible de le définir comme la volonté de modifier le patrimoine génétique de l'humanité en vue de son amélioration. Mais adhérer à une telle perspective, n'est-ce pas présupposer l'existence d'une inégalité génétiquement déterminée entre humains ou vouloir créer des élites héréditaires ? Jusqu'où conduit cette entreprise, dont les objectifs oscillent entre normalisation et fabrication du surhumain ?
Pierre-André Taguieff décrypte un projet qui connaît un regain d'intérêt avec le transhumanisme et les techniques de procréation médicalement assistées, et qui en dit long sur la propension des hommes à se révolter contre la nature ou à se prendre pour des dieux.
