* Les prix de nos produits sont sujets à changements sans préavis.
Le philosophe offre une réflexion sur le débat lancé par l'Etat sur l'identité nationale. Il regrette le traitement actuel dont font l'objet des termes questionnés au fil des siècles par la philosophie, la psychanalyse, la sociologie, l'ethnologie, etc.
Ces fragments, arrachés par la stupéfaction : l'État dont je suis citoyen lance un débat national sur l'identité nationale. Serait-elle perdue ? serait-elle devenue décidément trop indécise ? serait-elle en danger ? Mais l'État n'est jamais que l'instrument de la nation : ce n'est pas à lui d'en définir, encore moins d'en constituer l'identité. Comme, de plus, cette initiative ne vise qu'à resserrer les rangs de tous ceux qui craignent pour l'identité de ladite identité - la couleur de sa peau, son accent, sa langue, sa religion - et qu'il s'agit à la fois de les conforter et de prévenir les candidats à la nationalité qu'ils seront homologués par cette identité, l'opération tourne en rond.. L'identité nationale tournerait-elle mal ? Mais sait-on seulement de quoi on parle ? De là venait la stupeur première : que des termes aussi chargés que «identité» et «nation», lestés par un demi-siècle - au moins - de questionnements philosophiques, psychanalytiques, ethnologiques, sociologiques et politiques, se trouvent allègrement propulsés en objets de «débat».. Se sont donc détachés ces quelques fragments, à la hâte. Ils peuvent se lire aussi comme quelques préalables indispensables à toute prise en compte des mouvements tectoniques et des métamorphoses que connaissent désormais les supposées «identités nationales», ici comme ailleurs..