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Texte et commentaire du chapitre 3 du livre III de De l'âme.
La philosophie de la connaissance a tour à tour reconnu à l'imagination une efficacité cognitive, spécialement dans le contexte de l'empirisme, et déprécié ce que Malebranche tenait pour «une folle qui se plaît à faire la folle». L'esthétique, de son côté, a fini par rompre, à la fin des temps modernes, avec la norme de l'imitation, et la poésie romantique a célébré sous le nom d'imagination un pouvoir d'exploration, de découverte et de création. Auparavant déjà la célébraient en terre païenne, musulmane ou chrétienne, les promoteurs de la pensée magique. Mais quelle est cette faculté que certains des philosophes grecs désignaient du nom de phantasia, d'où nous vient le français «fantaisie» ? Nous voyons ici comment Aristote le premier met en place une théorie de l'imagination dont la tradition ultérieure doit tenir compte même pour s'en affranchir. Théorie toutefois non dépourvue d'ambiguïté : si phantasia dit déjà chez Aristote ce que dira le latin imaginatio, qui évoque imago, l'«image», le terme grec renvoie d'abord à phôs, la «lumière», et à ce que nous nommons en français «phénomène»..