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En pleine crise sanitaire due à l'épidémie de Covid-19, le chercheur rappelle l'origine et les transformations de l'immunologie afin d'en repenser les fondements. S'appuyant notamment sur les récentes découvertes concernant le microbiote, il propose de penser le système immunitaire non plus comme un système de défense mais comme le régulateur des relations complexes d'un organisme avec les autres.
Marc Daëron est immunologiste, ancien directeur du département d'immunologie de l'Institut Pasteur, chercheur émérite au Centre d'immunologie de Marseille-Luminy et membre associé à l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques. Il a publié aux éditions Odile Jacob, avec Éric Vivier, L'Immunothérapie des cancers.
L'immunité, la vie
Pour une autre immunologie
Nous, les vivants, sommes des chimères. Mammifères, oiseaux, reptiles ou poissons, insectes, araignées ou mollusques, plantes ou algues, nous sommes tous constitués par une communauté d'êtres vivants qui partagent leur vie dans un même « méta-organisme ». C'est parce que nous sommes ensemble que nous sommes vivants car nous avons besoin les uns des autres pour vivre. Si eux et nous pouvons vivre ensemble, c'est parce qu'un système immunitaire le permet, qui nous adapte à eux et les adapte à nous. De cette accommodation réciproque résulte une immunité d'un nouveau type, dynamique, relationnelle, jamais acquise. L'immunité que négocie ce système n'est pas parfaite, tant s'en faut, c'est un compromis. Elle n'évite pas toujours la maladie, elle en est même parfois la cause. La maladie est le prix de l'immunité. Car ce que permet le système immunitaire est bien plus essentiel que la défense de l'organisme, c'est l'existence même du méta-organisme que nous sommes. L'immunité n'est pas une protection, c'est une condition d'existence.