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Confrontant de façon originale, jusqu'à les opposer, la pitié et l'altruisme, Michel Guérin, lui-même athée, se risque à une apologie du christianisme.
Michel Guérin, philosophe, professeur à l'université de Provence, a notamment publié chez Actes Sud Qu'est-ce qu'une œuvre ?. Philosophie du geste. La Pitié explore cet au-delà de la représentation, dont La Terreur (1990) avait tenté de montrer qu'elle a, de toute façon, partie liée avec la peur.
Ce livre pose trois questions principales : qu'en est-il de la croyance ? qu'appelle-t-on sentimtent ? qu'est-ce que le regard ? Or, l'interrogation est d'emblée traversée par un doute : si la pitié n'était pas un sentiment (comme les autres) ? Si la solitude, comme l'a vu Giono, lui allait mieux que les espaces de rencontres où les sentiments s'induisent, se construisent et entrent dans des formules ? Du coup, l'hypothèse mérite examen - que le christianisme aurait là son daimôn, pendant de l'Eros grec ; celui-ci opère par un manque équidistant à tous les attributs ou qualités, celui-là règne par une absence : la pitié est Sans-peur. Elle serait moins le sentiment des autres (du semblable), qu'une sensibilité sans Autre. Le désir veut-voir ; la pitié tirerait son savoir d'une disqualification du voir.
L'analyse peut se lire comme un hommage, dans le cadre d'un athéisme calme, à la métapsychologie chrétienne. Elle croise aussi, de Descartes à Janet (injustement méconnu), de Pascal (lecteur de saint Augustin) à Freud, des textes instaurateurs ; Rousseau, bien sûr, est pilier.
La dernière partie - le Regard - s'interprète comme une métaphysique de la pudeur. Elle commande les domaines, distincts mais reliés, de l'esthétique et de l'éthique.