couverture

Albert Camus, la pensée de midi

Chabot, Jacques

  • Éditeur : Edisud
  • Collection : Collection des écrivains du Sud
  • ISBN 9782744903762
  • Paru le 22 janvier 2003
  • 30,25 $ *

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Résumé

Cette réflexion oppose la pensée de Camus l'Algérois, définie comme pensée de midi, à la pensée nordique, résultant des idéalismes hégélien et marxiste. Camus défend une raison humaine, ressentie avant d'être pensée, contre la raison historique scientifique. Il préfère le mythe de la révolte à l'idéologie de la révolution qui dégénère trop souvent en idéologie du despotisme.

Quatrième de couverture

Ecrivain du Sud, Camus l'Algérois l'est de naissance ; il l'est plus encore par sa pensée qu'il qualifie lui-même de pensée de midi. Solaire, mais tragique, elle exprime sa révolte contre l'absurde et le nihilisme qui sont de mauvaises pensées nordiques, issues de la dégénérescence de l'idéalisme allemand versions hégélienne et marxiste en philosophie de l'Histoire. La pensée de midi se réclame, au contraire, de la Nature contre l'Histoire ; elle maintient, tout en l'adaptant à sa lutte contre la déraison démesurée du monde moderne, la sagesse grecque antique de la juste mesure en toutes choses. Artiste et moraliste classique, Camus revendique les droits d'une raison à mesure humaine contre les excès totalitaires d'une certaine raison historique prétendue scientifique. Il prend donc le parti de cette pensée humiliée par les systèmes théoriques et contre les abstractions d'une logique inhumaine devenue folle ; il revient concrètement aux choses - à la beauté du monde naturel - aux hommes - dans sa révolte contre l'injustice -, à la vie charnelle et aux données immédiates de la vie sensible, sensuelle et morale. Cette pensée, mesurée comme midi le Juste, est tout d'abord populaire dans ses origines et doit plus aux plages de la Méditerranée qu'aux bibliothèques ; elle n'oublie surtout pas qu'il n'y a rien dans l'intellect qui n'ait d'abord été sensuellement senti. Elle nous invite donc, à la fois raisonnable et passionnée, à la pratique de l'intelligence des sens et de la fraternité humaine. Au «je pense donc je suis» de la philosophie idéaliste, elle substitue le «je me révolte, donc nous pensons et donc nous sommes ensemble.» Ainsi, face aux abstractions logiques des philosophes de l'Histoire, Camus pense moins par concepts que par mythes : de la Mère Méditerranée, du Peuple, de Sisyphe et de Don Juan, de la Peste, de la Révolte et d'Ulysse. Ce sont des mythes à la mesure humaine grâce auxquels il pense la vie, la racontant au lieu de l'analyser ou de l'expliquer. La vertu majeure de Camus fut sans doute la compréhension, au double sens du terme : comprendre et compatir..