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Dans cette correspondance entretenue dans les années 1930, l'auteur de Berlin Alexanderplatz livre à un étudiant ses réflexions sur le statut des intellectuels. Ceux-ci devraient se rapprocher des ouvriers, seuls porteurs des idées de liberté autrefois bourgeoises. Partisan du socialisme, A. Döblin émet des réserves à propos du "messianisme pur jus" de Marx et de Lénine.
Cette panique dans la bourgeoisie ! Ils se rendent enfin compte qu'ils ne tiennent plus les rênes et que ça ne peut plus continuer ainsi ! Ils vont consentir à ouvrir les yeux, sinon ils passent sous les roues !. Oui, Marx avait raison sur ce point : le capitalisme a élevé lui-même son fossoyeur - ils ont construit des usines, se sont étendus mais, en même temps, les ouvriers aussi ont grandi et, un jour, ça ne va plus sans eux et, un jour, ils ont eux aussi des idées libérales sous une forme compacte, quasiment en béton et, un jour, ils ont tout le pouvoir, et alors quoi ?. Dans cette série de lettres écrites en 1930 à un étudiant qui le questionnait sur son positionnement dans les débats de son époque, Döblin développe une réflexion sur le rôle des intellectuels dans la société, véritable postface politique à Berlin Alexanderplatz, dont il clarifie bien des aspects.. Méfiant vis-à-vis de Marx et de Lénine, à qui il concède les «bonnes bases» du matérialisme historique mais reproche un «messianisme pur jus», Döblin préfère affirmer les principes d'un «vrai» socialisme : liberté, rassemblement spontané des hommes, refus de toute contrainte, indignation face à l'injustice, tolérance et pacifisme..