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L'auteur remet en cause la solidité conceptuelle de la théorisation foucaldienne de la vérité. Il oppose la distinction opérée par Friedrich Nietzsche entre l'être-vrai et le tenir-pour-vrai et la confusion générée par l'approche de Michel Foucault de l'oeuvre du philosophe allemand.
La plupart des expressions typiques de Foucault dans lesquelles le mot « vérité » intervient comme complément reposent sur une confusion peut-être délibérée entre deux choses : l'être-vrai et le tenir-pour-vrai. Or peu de philosophes ont insisté avec autant de fermeté que Nietzsche sur cette différence radicale qui existe entre ce qui est vrai et ce qui est cru vrai. Alors qu'il n'a jamais traité que des mécanismes, des lois et des conditions historiques et sociales de production de l'assentiment et de la croyance, Foucault en a tiré abusivement des conclusions concernant la vérité elle-même.. Sur la vérité, l'objectivité, la connaissance et la science, il est trop facilement admis aujourd'hui que Foucault aurait changé la pensée et nos catégories. Mais il y a dans ses cours trop de confusions conceptuelles entre vérité, connaissance et pouvoir, trop de questions élémentaires laissées en blanc - et, tout simplement, trop de non-sens pour qu'on doive se rallier à pareille opinion. Quant au nietzschéisme professé par Foucault, il repose sur une lecture trop étroite, qui ne résiste pas à une confrontation attentive avec les textes, notamment ceux du Nietzsche de la maturité.. À l'écart aussi bien des panégyriques que des verdicts idéologiques, le philosophe Jacques Bouveresse, professeur au Collège de France, lit Nietzsche et Foucault à la hauteur où ils méritent d'être lus : avec les mêmes exigences intellectuelles qu'il applique à Wittgenstein et à Musil, et une libre ironie qu'il fait sienne plus que jamais..