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Le journaliste relate la vie de son père, Renato, soudeur dans les raffineries et les aciéries italiennes, qui meurt à 59 ans à cause de l'amiante. Il décrit ses conditions de travail et la bataille juridique pour la reconnaissance de la maladie professionnelle qui l'a emporté. Il évoque également ses souvenirs d'enfance et dépeint la Toscane ouvrière des années 1970 émaillées de luttes sociales.
C'est un travail dangereux de souder à quelques centimètres d'une cuve de pétrole. Une seule étincelle est capable d'amorcer une bombe qui peut emporter une raffinerie. C'est pour cela qu'on vous dit d'utiliser cette bâche gris sale, qui résiste aux températures élevées car elle est produite avec une matière légère et indestructible : l'amiante. Avec elle, les étincelles restent prisonnières et vous, vous restez prisonnier avec elles, et sous la bâche en amiante vous respirez les substances libérées par la fusion de l'électrode. Une seule fibre d'amiante et dans vingt ans vous êtes mort. . Alberto Prunetti raconte l'histoire de son père, Renato, né en 1945 à Livourne. Soudeur dans les raffineries et les aciéries italiennes depuis l'âge de quatorze ans, Renato s'empoisonne lentement au travail : il respire de l'essence, le plomb lui entre dans les os, le titane lui bouche les pores de la peau et, finalement, une fibre d'amiante se glisse dans ses poumons. Il meurt à 59 ans, après plusieurs années passées à l'hôpital.. En contrepoint de ce récit tragique, l'auteur rapporte ses souvenirs d'enfance, entre parties de foot et bagarres, et décrit une époque, sa musique, ses dialectes, ses grands événements sportifs - dans cette Toscane ouvrière où les années 1970 furent une décennie de luttes sociales, avant que les restructurations des années 1980 n'y mettent bon ordre..