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Un essai analysant l'évolution de la notion de populisme dans les cercles progressistes. Le terme serait désormais rattaché à l'idée d'un peuple ignorant l'autorité des experts et sombrant dans le racisme, le sexisme et l'homophobie. Pour l'auteur, il s'agit au contraire d'une pensée combattant le vrai problème de la société, à savoir les privilèges des élites.
Journaliste et essayiste, Thomas Frank écrit régulièrement pour Le Monde diplomatique, Harper's et le Guardian des articles d'analyse sociale et poli- tique de la situation américaine. Il est notamment l'auteur de Pourquoi les pauvres votent à droite et de Pourquoi les riches votent à gauche (Agone, 2008 et 2018).
Les dénonciations inquiètes du populisme sont monnaie courante depuis longtemps. Mais elles ont tourné à la panique générale quand le populisme a été perçu comme l'arme secrète derrière l'improbable candidature de Donald Trump. Le populisme passe aussi pour la mystérieuse force qui explique l'audience de Bernie Sanders et d'autres leaders de gauche. « Populisme » est également le nom du délire collectif qui a infligé le Brexit au Royaume-Uni. En fait, on voit désormais un peu partout dans le monde les classes dirigeantes se faire étriller par des trublions sans qualification. Les populistes trompent les gens sur la mondialisation, disent du mal des élites et bouleversent les institutions politiques. Les démocraties prennent fin parce qu'elles sont trop démocratiques. Il était temps pour les élites de se lever contre les masses ignorantes...
Reprenant plus d'un siècle d'histoire du populisme et de l'antipopulisme, Thomas Frank montre ce que cette opposition révèle : la défiance des classes cultivées pour la démocratie dès lors qu'elle ne fait plus barrage à l'expression des intérêts d'un peuple qui ne reste pas à sa place.