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La psychanalyse et le cinéma, dont les naissances sont simultanées, peuvent se rejoindre dans cette interrogation commune sur le féminin et ses représentations, dont la folie fait partie : comment montrer, mettre en scène, les arcanes de la position féminine ? L’image de la féminité, qui trouve une expression particulièrement saisissante dans le cinéma, se construit à partir de représentations évoluant au cours de l’histoire, et se modifie au fil du temps et des époques. Mais la permanence et la multiplicité des représentations de cette figure du féminin avec ses interrogations, voire ses débordements quand il s’agit de la folie, n’est peut-être pas qu’un simple produit de l’histoire, ou du contexte social et culturel du moment. Derrière les évolutions et les mutations qui semblent contraindre les corps à se plier à des contingences sociales ou artistiques, il subsiste des permanences qui échappent à la mode et à ses processus, comme elles échappent également à ses supports ou à ses destinataires.
Le cinéma a mis en lumière des femmes, devenues de nouveaux modèles d’identification. Les actrices ont incarné sur l’écran ces héroïnes de fiction qui bousculent les traditions et ouvrent ainsi des espaces de liberté. Le cinéma a ce pouvoir de magnifier leur visage, leur regard, leur corps et leurs gestes, en leur tendant un miroir, sollicitant le désir des hommes mais créant aussi chez les spectatrices le désir de leur ressembler. Dès sa naissance, il est en phase avec cette époque où les femmes commencent à vouloir s’approprier leur destin et écrire leur histoire. Le cinéma et la psychanalyse, nés tous deux à la fin du XIXsiècle, se rejoignent dans cette interrogation sur le féminin et ses représentations : comment montrer, mettre en scène, les arcanes de la position féminine ?L’artiste, en posant son regard, nous donne à voir un certain réel, tout comme le désir du psychanalyste le confronte au réel de la parole de l'analysant, à l’articulation du rapport du sujet individuel au social. Toutefois, les œuvres de cinéma ne sont pas à déchiffrer comme le sont les symptômes. Elles éveillent nos désirs en proposant des langages et des images nouvelles à notre sensibilité. Elles illustrent la permanence et la multiplicité des figures du féminin, avec leurs mystères et leurs débordements jusque dans la folie. A partir de leur formation psychanalytique et de leur passion pour le cinéma, les auteurs nous invitent à appréhender les mythes actuels en voie de constitution dont les praticiens de l’image et de la parole sont partie prenante. Iconographie : Fred Siksou Illustration de couverture : Mon Atlantide, 2012, toile brute, 220 m © KLICLO