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Face à la complexité des situations, le droit se doit d'être précis et de prévoir la multiplicité des cas. D'où, en conséquence, une complexité croissante du droit lui-même qui peut devenir contre-productive.
Droit et complexité
Pour une nouvelle intelligence du droit vivant
Droit et complexité. Le rapprochement de ces deux mots pourrait passer pour incongru. L'idéal du droit ne tend-il pas, en effet, à la rigueur et à la clarté garantes de certitudes et d'efficacité ?
Cet ouvrage, tiré des travaux du colloque tenu à Brest en mars 2006 a pris un parti inverse en faisant le choix, d'une certain façon pascalien, de dialoguer avec l'incertitude dans des échanges très ouverts qui ont confirmé l'ampleur du changement de perspectives sur le droit. Un changement que traduit bien le vocabulaire : régulation, pluralisation des ordres normatifs, dissémination dans des réseaux, internormativité, droit de coordination, procéduralisation, ajustement, négociation, expérimentation, flexibilité d'un droit devenu « droit souple », voire « droit soluble »...
Le système juridique semble s'être converti à la modestie en perdant non de sa massivité comme l'a récemment souligné le Conseil d'État, mais en perdant de sa monumentalité pyramidale intimidante au profit d'un plasma de normes de plus en plus imbriquées dans des rapports de complémentarité, de négociation, de synergie déployés dans la dimension horizontale. La frontière entre les différentes catégories de normes persiste certes, mais elle se brouille, vire au « flou » (M. Delmas-Marty).
Si bien que là où prévalaient des distinctions nettes et des normes chimiquement pures, stables, s'imposent désormais des alliages, des rapports d'interdépendance analogues aux fils de trame d'un tissu. Edgar Morin aime à rappeler que le mot complexe signifie « tisser ensemble » et il définit la complexité comme « un tissu [...] de constituants hétérogènes inséparablement associés ».