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Un entretien dans lequel l'anthropologue traite de la condition du sportif professionnel, condamné à voir disparaître son propre corps par l'épuisement lié à la quête de la performance et par les innovations techniques conduisant à l'hybridation avec la machine comme dans le cas de l'exosquelette. Il examine cette tendance contemporaine à vouloir se débarrasser de la dimension corporelle.
À corps perdu... . « Supprimons le corps, nous supprimerons la mort, la maladie, le vieillissement. Voilà la pensée des technoprophètes. (...) La technique devient une religiosité, un technoprophétisme, une voie de salut pour délivrer l'homme de ses anciennes limites, posées désormais comme des pesanteurs. Exigence d'une liberté que plus rien ne borne sinon le désir, et surtout pas la responsabilité. Mais dans le contexte social du technocapitalisme où il importe toujours d'augmenter les performances dans l'indifférence aux autres, en aucun cas il ne s'agit d'augmenter le goût de vivre. ». Le sportif de haut niveau est-il cet « extrême contemporain » condamné à voir disparaître son propre corps par épuisement à vouloir être à ia hauteur des performances et des innovations techniques ? L'homme sensible doit-il céder et s'hybrider à la machine, à l'inerte, pour satisfaire aux performances physiques attendues sur les stades ? Charge à l'exosquelette de battre les successeurs d'Usain Bolt ? .