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Au gré des jours, des rencontres, des événements, l'auteur se remémore son enfance déchirée et les personnages qui ont inspiré ses romans. Sensible à la marche du monde, Del Castillo n'a pas écrit un journal hors du temps, mais c'est sa propre vie et son univers qui se trouvent disséqués sous les feux de l'actualité.
L'adieu au siècle . « J'ai su très tôt, dès quatre, cinq ans, que j'étais affligé d'une mémoire effrayante, monstrueuse presque. Je retenais chaque scène, chaque parole, les odeurs et jusqu'à la qualité de la lumière, j'enregistrais les altérations de la voix, le moindre battement de paupières ; je comprenais la signification de la scène, ce qu'elle représentait pour moi. Mais le sens général de ces tableaux m'échappait. Ainsi le souvenir est-il devenu hallucination sonore, la rumeur chaotique d'un monde morcelé : tout mon effort à consisté, depuis plus de quarante ans, à recoller ces fragments. C'est ce qui explique peut-être l'étrangeté de mon travail... »
Michel del Castillo, 24 janvier 1999.
